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« Comme deux gouttes d’eau » – Un autre témoignage

L’article Un éloge du sur mesure

Le vieux chêne

 

Témoignage de Marie Noëlle

Un conte pour des noces d’or…

J’ai attendu le samedi soir à l’apéritif alors que nous étions une trentaine pour lire votre conte et je ne pensais qu’à une chose :  faire vivre le texte et surtout ne pas regarder mon mari…. Le résultat fût à la hauteur de mes espérances. Quand j’ai levé la tête, à la fin de ma lecture, beaucoup essuyait une larme et mon mari qui ne pouvait contenir son émotion n’a eu qu’un mot : « ENORME ». Ce que tu m’as fait est énorme et je n’ai rien vu !
Tous ont reconnu, dans votre texte, mon mari dans son comportement, son amour des siens, de la nature, des animaux et son attachement à sa terre.
Inutile de vous dire que je suis enchantée, mais çà, vous le saviez déjà. C’est un merveilleux souvenir pour lui et pour moi aussi. J’ai été ravie de notre collaboration « cachée » durant ces quelques semaines. Continuez à donner de la joie et du bonheur et beaucoup d’émotions à tous ceux qui vous feront confiance en vous confiant des choses très personnelles de leur vie pour que vous puissiez en faire de très beaux contes.
Encore merci. Je vous embrasse.

 

Un extrait

Le chêne au pied duquel il se trouvait n’était pas à proprement parler très gros et pourtant, il n’en avait jamais vu d’aussi impressionnant. Mais ce n’était pas en raison d’une particularité physique qui aurait tenu à la nature même de l’arbre. Non. Si le chêne avait l’heur de vous impressionner, c’était pour toute autre chose. Car bien qu’un frêne, un bouleau, un saule ou un chêne soient sans aucun conteste des êtres vivants, la vie en celui-là paraissait s’exprimer de façon beaucoup plus flagrante. Plus ostensible. Plus significative et pour tout dire même presque humaine.
Non seulement il semblait être plus vivant que n’importe quel autre arbre, mais il émanait de lui ce qu’il est convenu d’appeler un véritable charisme.
Il était fascinant.
Enlaçant le tronc, comme il se plait toujours à le faire, le lierre avait fini par former un épais lacis donnant à son écorce des allures de bas-relief qui allait se mêlant en un réseau étrange avec les racines proéminentes de l’arbre qu’une mousse tendre entourait. 

 

À tout le moins, cet arbre là avait du caractère.
Le lièvre cependant s’était remis à le fixer et on aurait dit un étrange majordome attendant que consigne lui soit donnée. Manifestement, celle-ci tardait à arriver.
Qu’était-il censé faire ?
C’est alors que ses yeux se posèrent à nouveau au pied de l’arbre où il crut distinguer une forme aussitôt remplacé par l’ébauche d’une autre, suivie d’une nouvelle, sans qu’il lui soit possible pour autant d’en identifier aucune, comme si chaque forme était mue par une force provenant de l’intérieur même de l’arbre et que celle-ci agissait avec une rapidité et une discrétion extrême.
En fait, à mieux y regarder, il lui sembla que tout en la base remuait et à peine eût-il comprit que l’arbre à la façon des hommes respirait, qu’un visage commença lui aussi à se dessiner au cœur de l’entrelac qui le surplombait.
Son front était haut. Son nez puissant. Ses paupières tenues pour l’heure baissées étaient lourdes. Mais il émanait de l’ensemble une grande douceur appuyée par la joliesse et la sensualité de la bouche. Toutefois, le visage de l’arbre n’était pas plus jeune qu’il était féminin : il n’avait ni genre ni âge.

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