Le Domaine d’Essart chez Marc et Cathy Vella
Le Royaume de Magnificence
Ce Conte a pris naissance au Domaine d’Essart chez Cathy et Marc Vella lors du Festi’Impro 2019, grâce à la matière aurifère que tous, festivaliers et bénévoles ont apporté…
Ne sommes-nous pas désormais tous prêts-à-régner ?
Cette cocréation festivalière est maintenant disponible pour ceux qui le désirent en version papier.
Extrait
Il y avait dans le Royaume non pas un Roi ou une Reine mais des dizaines, des centaines. Et sûrement aurait-on pu en recenser des milliers pourvu qu’on s’en donne la peine. De même y avait-il des dizaines, des centaines, voire des milliers de Héros et de Fées.
Pour tout dire, il y avait autant de Souverains que de Héros et d’Héroïnes et autant de Héros et d’Héroïnes que de Fées. Non pas qu’il y eut les uns d’un côté et de l’autre les autres. Non. Simplement, tous en ce Royaume étaient à la fois Rois ou Reines, Héros et Fées.
Parfois et même souvent, on ignore être Celui ou Celle que nous sommes. Mais au Royaume, nombreux étaient ceux qui savaient. Et si certains encore pensaient l’ignorer, sûr que leur véritable nature allait se révéler sans tarder, tant en ce lieu l’expression de toute chose était irrésistible.
Certains étaient là depuis toujours. D’autres ne faisaient que passer : enfants, dragons, nains et géants protecteurs de la Terre. Amoureux de la vie dans sa diversité. Princes des mots et des sons. Fous. Sages. Chamanes. Guérisseurs. Divins et divines cuisinières. Princesses des couleurs et du vent. Créateurs ambulants. Musiciens Poètes. Caravaniers, Villageois et marchands inspirés. Dauphins. Femmes d’Orion, de Vénus ou d’autres multivers. Aventuriers venus de planètes aux noms improbables cherchant un repos bien mérité, chevaucheurs de licornes ou autres animaux fabuleux.
Et le Royaume toujours s’agrandissait, prospérant en puissance et en nombre.
Il est courant qu’un évènement fâcheux survienne dans les contes, mettant en difficulté le Roi, ses terres ou ses sujets et qu’il soit amené à faire appel à quelqu’un de valeureux pour le résoudre. Mais en ce Royaume-là, il n’était nulle problématique susceptible d’être reconnue comme telle et si chaque Roi avait été confronté à l’une d’entre elle, il se serait aussitôt mis en chemin afin d’y remédier.
Le monde au dehors pouvait bien continuer à fonctionner à l’envers – le monde pouvait bien se faire « démon », il pouvait bien continuer à se déchirer, livrer des guerres contre ce qu’il ignorait être lui-même, le Royaume, lui ne s’en trouvait pas changé. Ses fondations avaient pour nom intériorité et le fleuve Joie qui le traversait en irriguait toujours avec bonheur les berges.
Un jour, depuis une contrée lointaine, débarqua au Royaume une voyageuse croyant s’être égarée. Mais l’on ne s’égare jamais ni ne se perd et si d’aventure on le fait ce n’est que pour mieux se trouver et elle fut aussitôt subjuguée par tant de foisonnance en cet endroit où la paix régnait.
Il allait lui falloir l’éteindre pensait-elle.
Qui donc étaient ces personnes et que faisaient-elles en ce Royaume où chacun était établi dans sa royauté ? Qu’étaient-elles venues y chercher ou y apporter ?
