Ma vie en rose – ou chanteuse de rue…
Le son de l’accordéon m’a toujours bouleversée, même si je peine à me rappeler quelle fut la première fois où je l’ai entendu, mais sûrement était-ce il y a des éons. C’était tout-à-la fois nostalgique, allègre, grave, mélancolique et léger et je lui ai aussitôt offert mon accord. Voilà que j’étais enfin amoureuse ; un sentiment qui ne m’a jamais quitté.
Cependant, n’allez pas vous méprendre, je ne fais pas référence au musette : ce timbre, à mon oreille, nasillard, bardé de trémolos, et qui, loin de toucher l’âme, ne fait que l’agacer. Celui dont je parle, c’est l’autre : avec ses légatos, sa douceur et ses déchirements qui me procurent toujours une irrésistible envie de chanter.
Las, durant plus de quarante ans, je n’ai rencontré que des guitaristes de rock qui me laissaient musicalement totalement frigide. Las aussi, à l’approche de la cinquantaine, je me suis décidée à apprivoiser moi-même l’instrument mais sans résultat probant tant ma vertueuse concentration était incompatible à l’abandon sans réserve que tout mon être réclamait.
Aujourd’hui, je me suis enfin exaucée : j’ai avec moi un accordéoniste dévoué et je chante dans des bals ou les Epadh à l’occasion, et même dans votre salle-à-manger pourvu que vous nous y conviiez ; de vieilles chansons françaises, de moins vieilles, un peu d’irlandais, des musiques capverdiennes… voire aussi quelques petites compositions personnelles que j’avais baptisées mantras et qui ne demandaient en fait qu’à croître et se multiplier.
Bref : avec ou sans la rue, me voilà enfin chanteuse de rue !
Les quelques audio ci-dessous ne sont pas de bonne qualité et je n’en suis pas totalement satisfaite, aussi les remplacerais-je sûrement le moment venu, mais probablement pourrez-vous quand-même y déceler la joie et le plaisir qui m’animent dès lors qu’un accordéon vient pour m’accompagner.
On y va ?